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Guitare theorbée:
Viole de gambe:
Violon:
Photos par Marcelo Versiani (2007-2008). |
Grupo SONARECD 2009Suonate di celebri auttori
Soutien de: Cordas Aquila (Ernesto Ett - Brasil) FAC-GDF (Fundo de Apoio à Cultura) |
Vingt-trois ans après la publication du recueil “Sonate a violino solo e basso” – opera prima, Francesco Maria Veracini a publié, à Londres (1744) douze sonates intitulées “Sonate Accademiche” – opera seconda, dédiées au roi Friedrich August III. Parmi celles-ci, la Sonate IX en la majeur débute par un gracieux Allegro chargé d´appoggiatures et d´agréments qui représentent un défi pour le violoniste. Dans l´Adagio, seules sont écrites les deux premières et les deux dernières mesures, l´interprète devant se charger d´improviser une cadence ou capricci pour les relier. Le dernier mouvement suit, en attacca, intitulé Scozzese, un thème écossais suivi de deux variations, puis il s´interrompt brusquement avec un largo en la mineur, à la place de ce qui serait une variation mineure, pour ensuite reprendre le théme de la Scozzese qui se développe jusqu´à une brillante coda.
Christian Gottlieb Scheidler était violoncelliste et bassoniste professionnel à la cour de l´électorat de Mayence, mais il s´est aussi fait connaître en tant que compositeur, luthiste et guitariste, ayant été professeur de guitare à Francfort. Il vécut à une époque où le luth baroque avait pratiquement disparu et fut le dernier compositeur à publier des pièces pour cet instrument. Il n´y a guère d´informations sur sa vie, ni même sur le nombre exact de cordes que possèdait la guitare dont il jouait. Ses sonates utilisaient la sixième corde accordée en sol, une seconde sous la cinquième corde (la). Cette caractéristique est typique des instruments à plusieurs cordes graves, tels que le luth baroque ou le Décacorde. Il est possible que Scheidler eût joué d´une guitare avec plus de cordes graves, car il était habitué aux treize chœurs du luth, et qu´il ait publié ses sonates pour guitare à six cordes en raison de la disponibilité de cet instrument pour ses élèves et ses compatriotes. Dans ces sonates, il y a des lignes mélodiques dans les graves qui, subitement, changent d´octave, ce qui corrobore l´hypothèse spéculative qu´il les aurait conçues pour un instrument possèdant plus de cordes. Dans le présent enregistrement, j´ai pris la liberté de jouer quelques basses une octave plus grave pour valoriser les lignes mélodiques et rendre les pièces plus idiomatiques pour la guitare théorbée.
La période au cours de laquelle il a travaillé comme maître de chapelle à la cour du prince Leopold von Anhalt-Cöthen a été très productive pour la musique séculière de Jean Sébastien Bach. En 1720, année de la mort de sa première femme, Maria Barbara, Bach a conclu ses « Sei Solo a violino senza basso accompagnato ». L´œuvre est composée de trois sonates et de trois partitas intercalées. Certains musicologues estiment qu´il existe des évidences numérologiques, fondées sur la gématrie ou l´alphabet numérique, qui identifient les trois paires de sonates et de partitas aux Stations liturgiques de Noël, Pâques et Pentecôte. Certains avancent, bien qu´il y ait controverse, que l´oeuvre aurait été un « tombeau » pour Maria Barbara. L´œuvre est parcourrue de citations de nombreuses chorales alliées à des morceaux de l´hymne de Pâques « Christ lag in Todesbanden » (Christ gisait dans les liens de la mort). La première sonate, en sol mineur, débute par un déclamatif Adagio qui annonce, par des recours rhétoriques, la thématique mélancolique de l´œuvre. Vient ensuite une fugue brillante construite à partir d´un court motif de quatre notes répetées. Le Siciliano, en tonalité de si bémol majeur, s´exprime avec une sérénité tranquille qui, plutôt que d´apporter de la joie, sert de baume contre la mélancolie de la sonate, qui prend fin de manière turbulente avec un impétueux Presto, chargé d´ambiguïté dans son accentuation, où les phrases s´articulent soit de forme ternaire, soit binaire, dans un mouvement perpetuel émotif et éloquent. Les transcriptions et les adaptations étaient trés fréquentes dans l´univers musical de Bach, ainsi que le décrit Johann Friedrich Reichardt (1752-1814) sur les sonates et partitas pour violon, Bach « les jouait toujours au clavecin, en ajoutant les harmonies qu´il jugeait nécéssaires », un exemple de ces transcriptions étant la version pour Lautenwerk (BWV1006a) de la 3e partita de violon (BWV1006). La Fugue de la Sonate I (BWV1001) a été transcrite pour le luth par Johann Christian Weyrauch, un ami de Bach. Vu que le lautenwerk (un clavecin encordé en boyau) et le luth baroque possédent des sonorités très proches de celles de la guitare théorbée, une transcription de la Sonate I pour cet instrument se justifie pleinement. Dans la transcription enregistrée sur ce CD, comme je l´ai fait dans les sonates de Scheidler, certaines basses ont été jouées une octave plus bas en fonction de la tessiture de la guitare théorbée.
Le manuscrit intitulé « Suonate di Celebri Auttori » (1759) de Filippo Dalla Casa contient diverses pièces pour Arcileuto Francese, ainsi que quelques sonates et concertos pour mandolino et basse continue. A l´époque, la désignation de mandolino ou mandola représentait aussi bien un instrument à six chœurs accordé en quartes ressemblant à un luth, qu´un instrument à quatre chœurs accordé en quintes comme un violon. Même si les évidences indiquent que Dalla Casa prévoyait surtout l´utilisation d´un instrument accordé en quartes, en raison de son adaptation facile pour un luthiste, rien n´empêchait ce répertoire d´être joué sur un mandolino en quintes. La mandoline, version moderne du mandolino, est accordée comme un violon. Cet accordage s´est peu à peu imposé comme standard, probablement en raison du prestige du violon au XVIIIe siècle, quand le répertoire des deux instruments s´interchangeait fréquemment. Ce manuscrit de Dalla Casa propose une belle sonate pour mandolino de Giacomo Antônio Tinazzoli qui, bien que courte, est structurée comme un petit concerto, où le mandolino joue en solo de manière expressive entre les « tutti » dans un style qui rappelle Vivaldi. Autre pièce extraite de ce manuscrit, le le concerto en ré majeur pour mandolino de Giuseppe Vaccari représente un bel exemple de sonate galante, pleine de grâce puérile et d´esprit festif.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la guitare baroque jouissait d´un
tel prestige dans la musique séculaire française, espagnole, anglaise
et italienne que des monarques tels que Louis XIV et Charles II étaient
devenus des adeptes enthousiastes de cet instrument. Toutefois, un autre instrument
à tessiture plus grave était lui-aussi beaucoup utilisé
à l´époque: la Tiorba italienne, fréquemment jouée
ensemble avec la guitare en accompagnement de basse continue. Comme les deux
instruments possèdaient cinq cordes et le même accordage, il était
commun qu´un même musicien jouât des deux. C´est dans
ce contexte que surgit un hybride entre la guitare et le théorbe: la
guitare théorbée.
Il est fait plusieurs fois référence aux guitares théorbées dans des livres de tablatures, la plus ancienne semblant être dans le Balletto Detto L´ardito Gracioso du “Libro Quarto de Intavolatura di Liuto” (1616) de Pietro Paolo Melli, qui contient une partie écrite pour une Citara Tiorbata. Des exemples de solos apparaissent dans les “Soavi Concerti di Sonate Musicale per Chitara Spanuola” (1659) de Giovanni Battista Granata, qui contiennent cinq pièces pour Chitara Atiorbata; ou dans le manuscrit d´Henry François Gallot (1660-1684), où apparaissent douze pièces pour Guitare théorbée. Toutefois, l´accordage de cet instrument ne semble s´être standardisé qu´au XVIIIe siècle. L´accordage décrit par Ludovico Fontanelli dans sa “Sonate per Chitarrone Francese” (1733) correspond à celui du Décacorde, l´instrument décrit par Ferdinando Carulli (1770-1841) dans sa “Méthode Complète pour le Décacorde”, Op. 293, il s´agit d´une Guitare Théorbée aux caractéristiques organologiques des guitares du XIXe siècle.
On peut supposer que c´est en France que la guitare théorbée s´est le plus développée, Fontanelli utilisant le terme Chitarrone Francese près d´un siècle avant que Carulli ne publie à Paris son Op. 293. De plus, l´exemplaire le plus ancien d´une Guitare Théorbée a été construit par un luthier français anonyme et date environ de 1760 (faisant partie de la collection du Musée de la Cité de la Musique à Paris).
brésilienne de Brasília, est née en 1989. Elle a débuté ses études musicales en 1998 à l´Ecole de Musique de Brasília – EMB, où elle étudie la viole de gambe depuis 1999, sous l´orientation de Cecília Aprigliano. Elle a fait partie du Groupe de Musique Ancienne de l´EMB pendant huit ans. Elle a eu Mário Orlando Guimarães pour professeur et a étudié avec Judith Davidoff et Ricardo Rodriguez lors des cours internationaux d´été de l´EMB en 2004, puis de 2006 à 2008, respectivement. Elle a étudié avec Philippe Pierlot au 18e Festival International de Musique Coloniale Brésilienne et de Musique Ancienne de Juiz de Fora en 2007. Elle fait partie de l´Ensemble de Violes de Gambe – « Gambas Candangas », de Brasília, depuis la fondation de celui-ci, en 2006, et du Groupe Sonare, depuis le début de l´année 2008. Elle joue de toute la famille des violes de gambe, y compris du Pardessus de Viole. Ses instruments ont été construits par Roberto Guimarães en 2006 (Basse de Viole) et 2008 (Pardessus de Viole).
Felippe Maravalhas est né à Brasília, au Brésil, en 1975, il a obtenu en 1999 sa licence de guitare à l´Université de Brasília, sous la direction d´Eustaquio Grilo. Il a étudié avec de nombreux guitaristes tels qu´Eduardo Isaac, Eduardo Fernandez, Fábio Zanon et Luz Maria Bobadilla. Il est diplomé en luth par l´Ecole de Musique de Brasília, où il a étudié avec Fernando Dell´Isola, avec lequel il compose le duo «INTAVOLATURA». Il a étudié le luth et la guitare baroque avec Regina Albanez aux 16e et 18e Festival International de Musique Coloniale Brésilienne et de Musique Ancienne de Juiz de Fora, où il a participé aux masterclasses avec Luís Otávio Santos et Philippe Pierlot. En 2004, il a commandé au luthier Luciano Faria une réplique de la guitare théorbée datée de 1760, d´un luthier anonyme, faisant partie de la collection du Musée de la Cité de la Musique à Paris (nº. d´inventaire E.980.2.296), cette réplique étant semble-t-il la première à être construite.
Zoltan Paulinyi (1977) est originaire de la ville brésilienne de Belo Horizonte, où il a étudié le violon avec Ricardo Gianetti. Motivé à s´approfondir dans l´esthétique baroque par Manfred Kraemer au Festival de Curitiba (BR), et par Micaela Combert au Festival de Dartington (UK) en 1999, il participe fréquemment à l´Orchestre Baroque du Festival de Juiz de Fora sous la direction de Luís Otávio Santos depuis 2001. Lauréat du Concours National de Goiânia en 2002, il est violoniste de l´Orchestre Symphonique du Théâtre National de Brasília depuis 2000. Il utilise un violon baroque et un archet signés Carlos Del Picchia.
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